Sous stress hydrique, la Tunisie a soif dans le Sud et boit la tasse dans le Nord. Percutée par le dérèglement climatique, la jeune démocratie se bat pour pour maintenir les populations dans les régions rurales et améliorer le sort des femmes. Peu cité dans les programmes publics et politiques, “l’état du climat” est sur toutes les lèvres.

Sous le soleil couchant, l’ocre rougeoyant des collines de l’oued Sbayhia donne à la montagne l’apparence d’une grande dune. Voilà plusieurs années que l’aridité croissante a érodé des terres jadis fertiles, que les troupeaux ont élimé les pâturages jusqu’à la racine et que les forêts ont été ratiboisées dans ces vallées proches de Zaghouan, à 60 kilomètre au Sud de Tunis. Ici comme ailleurs dans les zones rurales, des femmes ont choisi de se battre pour maintenir une activité autour de ces terres séculaires. Des parcelles délaissées par les plus jeunes générations aimantées par les lumières de la ville.

En face d’une école primaire, fermée en raison du nombre trop peu élevé d’enfants, le groupement Féminin de développement agricole (GFDA) anime le village avec ses moyens de fortune. Présidente de ce groupement, Aida Aguil nous y reçoit après une journée au champ. Dans la pénombre de la distillerie, une étagère laisse entrevoir dans un joyeux désordre un savoir-faire ancestral : flacons d’huiles essentielles, de plantes aromatiques, médicinales, recettes à base d’huile d’olive, tisanes dépuratives…

« Nous les vendons sur les marchés et les foires » concède Aida. « Le blé Mahmoudi, qui permet de préparer le couscous, est la denrée que nous vendons le mieux. C’est une variété spécifique des cette région et c’est aussi celle qui résiste le mieux aux changements climatiques.
Au départ de ce blé, on fait du “Boghel” , blé concassé pour faire la soupe et du “Bssissa”, un concentré de de blé, de pois-chiche et de plantes aromatiques…»

Avant, la pluie était abondante dans cette partie du paysIl n’aura pas fallu cinq minutes à Aida pour aborder le facteur qui accélère les bouleversements en cours sur le territoire tunisien.

« Nous les vendons sur les marchés et les foires » note-t-elle.  
« On avait de bonnes récoltes sans fertiliser ls sols. Ce n’est plus le cas depuis plusieurs années. Nous connaissons désormais la sécheresse et des pluies très irrégulières.
C’est en partie pour cela que nous sommes contraints de cultiver de moins en moins de céréales et de remplacer ces cultures par des oliviers. Ceux-ci sont plus résistants, donnent de meilleurs rendements et demandent moins de travail aux paysans ».

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