Face à l’inéluctable montée des eaux, la Belgique et les pays de la mer du Nord combinent les approches pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Récifs naturels, rehaussement des plages, barrages anti-tempêtes ou abandon des côtes… Se préparer au pire n’est plus une option : on parle désormais de deux à trois mètres d’élévation d’ici quelques centaines d’années.
Pilote du projet Coastbusters, Tomas Sterckx dessine dans le sable le mouvement des marées et de l’érosion côtière. Son schéma semble donner vie à ces récifs, invisibles depuis la plage de la Panne.
Testés par plusieurs partenaires privés et publics belges, ces récifs sont composés de moules, de différentes variétés d’algues et de vers de sable accrochés à un substrat biodégradable.
Ils remplaceront peut-être, demain, nos brise-lames traditionnels.
« Nous savons que l’élévation de l’eau et l’augmentation de la fréquence de tempêtes vont causer beaucoup de dégâts à l’avenir », explique Tomas Sterckx, pilote du projet Coastbusters.
« Et nous savons aussi que nos anciennes méthodes d’ingénierie traditionnelle de défense côtière coûtent énormément d’argent et ne sont pas nécessairement viables.
C’est pourquoi nous testons ici trois types de récifs naturels basés sur le renforcement des écosystèmes pour résister aux fortes tempêtes et limiter l’érosion, tout en s’intégrant dans le système dynamique des dunes…»
Au rythme actuel de la croissance des émissions mondiales de CO2, le niveau moyen de la mer pourrait monter au-delà d’un mètre d’ici 2100.
A ce niveau moyen se superposent des variations régionales qui peuvent atteindre 30 %.
A la côte belge, ce risque se traduit déjà par une élévation de 10 centimètres.
Elaboré en 2011 par l’Agence flamande de l’environnement (VMM) et l’Agence maritime et côtière flamande (MDK), le Master plan de sécurité côtière veut permettre aux communes côtières de résister à une hausse du niveau de la mer de 30 centimètres attendue pour 2050.