La crise climatique affecte durement les ruchers dans le Sud de l’Europe. En Belgique et dans le Nord, les butineuses s’adaptent avec plus ou moins de succès aux variations du climat. La transhumance des ruches devient une condition au maintien du revenu des apiculteurs et à la pollinisation des cultures.
Derrière son écran, Francesco Panella se désole de ne pas pouvoir nous accueillir à Novi Ligure, au pied des Apennins. Confiné parmi ses ruches, cet apiculteur italien au long cours dresse un tableau qui n’a rien de réjouissant.
« Le changement du climat, je le vois et je le vis au quotidien » expose le président de l’association européenne BeeLife.
« Le point de bascule a été atteint il y a cinq ans.
Chaque année est pire que la précédente en termes de production. Quand j’ai commencé ce métier en 1975, chaque ruche produisait en moyenne 40 kilos de miel.
Nous en sommes à la moitié aujourd’hui. Pour le miel d’oranger, dans le Sud, on était à 60 kilos. On s’estime heureux aujourd’hui quand on en produit 10.
Le monde végétal est en crise et les ruches ont des difficultés énormes à s’adapter si on ne les aide pas à se nourrir en hiver.
Mais cela ne suffit pas non plus… ».